Othan se prélassait sur ses restes de matelas lorsque la cloche retentit. Le phénomène étant unique, il ne sut pas tout de suite quoi faire. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Il prit la décision de se rendre au clocher, il y croiserait certainement l’auteur. Il dévala les nombreux escaliers et couloirs, les jambes empêtrées dans sa robe ne rendant pas son avancée des plus faciles. Il fit irruption sur le clocher en haletant. Le coupable semblait s’être enfui. À la place, un petit morceau de papier fraichement déposé donnait les indications. Le moine le lut d’un coup d’œil et se tourna vers la porte. Tout cet empressement … Pour ça ? Ca allait surement être encore l’une de ces fêtes sans intérêt, emplie de joie et de bon-vivre, tout le contraire de ce qu’il cherchait. Un bon enterrement macabre et triste à souhait, voilà une fête digne de ce nom. Mieux encore, un suicide collectif avec des inconnus, partager ce plaisir qu’est de se sentir mourir à petit feux, s’envoler pour revenir encore plus malheureux. Il reposa la lettre au sol et s’approcha du bord du clocher. L’édifice devait bien s’élever à plusieurs dizaines de mètres de haut. N’ayant pas le cœur à se jeter dans le vide, il se rendit dans la chambre de la demoiselle, la démarche trainante et nonchalante.
Il poussa la porte, préparant ses yeux à devoir encaisser un tas de couleurs portées par cinq ou six guirlandes, un tapis tape-à-l’œil, et des robes à fanfreluches inutiles.
Il hoqueta de surprise devant le spectacle pour le moins étonnant. Un fouillis poussiéreux et délabré et au milieu de la pièce, la moniale, un balai en main, en train s’acharnant sur une croûte de poussière particulièrement coriace.
- Qu’est-ce que… Vous nous avez appelés pour travailler ? … Vous avez du oublier de le mentionner sur votre note, et ne me faites pas croire à l’erreur. Ah ! Une ruse de la surface ! Ne comptez pas sur … Mais… Qu’est-ce donc que cette chose au fond de la pièce ? Regardez-donc, derrière la couverture !
La moniale ôta une couverture de derrière une armoire et dévoila un objet abimé.
- Didju mais c’est une guillotine ! Ma chère je vous en conjure, offrez-moi ce bijou et je vous assure que vous aurez mon plein soutien dans le nettoyage de ce capharnaüm !